De beaux vainqueurs sur les sentiers américains malgré les mauvaises conditions météo 


Pour une fois, le slogan du skyrunning “moins de nuage, plus de ciel” n’était pas à propos, puisque la course s’est déroulée sur fond de pluie et même de neige. Les organisateurs ont dû se résoudre à amputer le parcours, comme ils avaient dû le faire deux jours plus tôt pour la Verticale, sacrifiant à la priorité absolue que représente la sécurité des athlètes.


Clemente et Nilsson s’ajugent le 50K !
Si la distance de 50 km était maintenue, on ne peut pas en dire de même des éléments caractéristiques du skyrunning, c’est-à-dire des montées et des descentes raides et tortueuses en haute altitude. La course a donc pris une tournure bien différente, pénalisant les coureurs qui préfèrent les parcours très exigeants.

Chez les hommes, la première partie de la course était emmenée par les Américains Chad Trammell et Scott Patterson, suivis par le Français Greg Vollet et l’Espagnol Clemente.
A huit kilomètres de l’arrivée, Vollet s’emparait du commandement. Mais pas pour longtemps, puisque Clemente appuyait alors sur l’accélérateur pour prendre le meilleur sur le Français et boucler le parcours en 3h51’53” . Trammell, complétait le podium avec seulement quinze secondes de retard sur Vollet.

Chez les femmes en revanche, il n’y aura pas eu de changement en tête de la course, qu’Ida Nilsson n’a pas quitté un seul instant.
 Après vingt kilomètres, elle tenait la Française Anne-Lise Rousset à bonne distance, puisque celle-ci pointait à 12 min. L’écart allait même s’accentuer pour grimper à 16 minutes alors que Nilsson franchissait la ligne en 4h27’29”. Rousset devait cependant se battre contre Hillary Allen (USA) pour défendre sa seconde place, qu’elle aura pu conserver pour 35 secondes seulement.

Allen, actuelle troisième du général Ultra, résumait la course ainsi :
« J’étais surprise moi-même par ma troisième place, si près de la seconde, car la modification de parcours a effacé les parties que je préfère, les plus raides et techniques autour de Headwaters et Lone Peak. Sur le plat, je devais me battre pour tenir le rythme, mais j’ai pris beaucoup de plaisir et suis évidemment ravie avec ma troisième place ».

Les trois cents athlètes qui se sont présentés sur la ligne de départ du 50K pour affronter les éléments, qui ont pris le dessus sur la course, ont porté le total de coureurs sur le week-end à 2’046 concurrents en provenance de 16 pays.

La prochaine course de la Catégorie Ultra sera la finale, avec la Salomon Ultra Pirineu qui se déroulera le 24 septembre prochain. Lors de la finale, les points attribués sont multipliés par 1,5. Les vainqueurs de la saison recevront un bonus prize money ainsi qu’une Alpina Horological Smartwatch remise par Alpina Watches, la montre officielle de la Skyrunner World Series.

Chez les hommes, le titre se jouera entre Cristofer Clemente et le Français Nicolas Martin, alors que chez les femmes, elles ne sont pas moins de quatre à pouvoir l’emporter : Anne-Lise Rousset, Hillary Allen, Gemma Arenas (ESP) et Ida Nilsson. De belles batailles en perspective.

Mais la prochaine course de la Skyrunner World Series est la Salomon Glen Coe Skyline, finale de la Catégorie Extreme présentée par Alpina et qui se déroulera en Ecosse.


Kimmel et Ait Chaou s’imposent sur le 28K !
En tête du général de la catégorie et gagnante l’an dernier, l’Américaine Megan Kimmel était archi-favorite et elle s’est révélée à la hauteur des attentes mises sur elle. Dès le coup de pistolet, elle installait un rythme solide pour voler littéralement lors du passage au point haut à Lone Peak, 3’403m. Elle s’accommodait parfaitement des 2’375m de D+ et des éléments techniques du parcours que l’on retrouvait le dimanche sur le parcours de la 50K.

Originaire de Silverton, Colorado, Megan est habituée de la haute altitude, et contrairement à la majorité des Européens présents, elle s’exprime pleinement lorsque l’oxygène se raréfie, comme le prouve sa victoire du début de saison à Yading, Chine à 4’664m.

« Je me sentais bien aujourd’hui et c’est certain, le fait d’avoir gagné l’an dernier me donnait une grande confiance. » commentait Kimmel au terme de la course. « La température était idéale pour courir et le vent et le froid au sommet du Lone Peak n’auront pas duré longtemps. »
Kimmel, qui aura maintenu tout au long de la course une avance oscillant entre trois et huit minutes confirmait : « C’est un parcours truffé de secteurs techniques. J’étais donc contente de pouvoir maintenir mon avance sans prendre de risques » et c’est folle de joie qu’elle franchissait la ligne d’arrivée après 3h 36’ d’effort et avec sept minutes d’avance sur la Norvégienne Yngvild Kaspersen alors que treize minutes plus tard, Laura Orgué (ESP) complétait le podium.

Ici même, en 2015, Orgué ne finissait que quelques secondes derrière Kimmel avant de s’emparer du titre lors de la finale. Alors que Kimmel confirmait qu’elle serait de retour en Europe pour la course de clôture de Limone (ITA) en octobre, on peut s’attendre à un sacré duel entre les deux championnes, Kimmel devant finir au plus à la deuxième place pour s’emparer du classement général final.

Chez les hommes, ce fut une toute autre histoire. L’Américain Dakota Jones, de retour en forme après une pause d’une année pour cause de blessure, menait le train lors de l’ascension du Lone Peak. Il franchissait le sommet avec deux minutes d’avance sur l’Espagnol Ait Chaou et huit minutes sur Kiril Nikolov (BUL) et Jan Margarit (ESP). Mais la descente fut fatale à Jones, qui se blessait à la cheville, laissant le champ libre à Ait Chaou qui s’imposait finalement en 3h 06’ avec huit minutes d’avances sur Nikolov, Margarit complétant le podium avec une méritoire troisième place.

Photos Ian Corless

 

 

 

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